Un marché immense et sous-estimé

L’Europe constitue un marché encore trop peu exploité par les entreprises canadiennes. À elle seule, l’Union européenne (UE) regroupe 27 États membres, représentant un bassin de 511 millions de consommateurs. Comparé aux 334 millions d’habitants des États-Unis, c’est un marché de taille considérable, avec un potentiel d’affaires immense.

L’UE affiche également un PIB de 21,7 milliards de dollars canadiens, ce qui en fait la deuxième économie mondiale après les États-Unis. Tout comme avec nos voisins du sud, le Canada a conclu une entente de libre-échange avec l’Europe, soit l’AECG (Accord Économique et Commercial Global).

À cela s’ajoutent d’autres accords négociés avec des pays européens :

  • AELE (Association européenne de libre-échange) avec la Suisse, le Liechtenstein, l’Islande et la Norvège

  • ALECU (Accord de libre-échange Canada–Ukraine)

  • ACCRU (Accord de Continuité Commerciale Canada–Royaume-Uni, post-Brexit)

En tenant compte de l’ensemble de ces traités, les exportateurs canadiens ont accès à plus de 637 millions de consommateurs.

Une proximité et des valeurs communes

L’Europe et le Canada partagent de nombreuses valeurs, ainsi que des habitudes de consommation semblables. Pour les entreprises québécoises, c’est un marché relativement accessible : environ 10 jours par transport maritime et quelques heures par avion.

Des règles d’importation plus avantageuses

Contrairement à la clientèle américaine, les importateurs européens assument généralement leurs responsabilités douanières. Cela allège considérablement le fardeau des exportateurs canadiens, notamment parce que :

  • Vous n’avez pas à payer de droits de douane ni de taxe de vente sur la valeur ajoutée (TVA), qui avoisine en moyenne 20 %. Les clients européens, eux, peuvent la récupérer en crédits aux intrants.

  • Vous n’êtes pas exposés à des pénalités douanières en cas d’erreurs ou d’omissions.

  • Vous évitez des frais imprévus comme l’entreposage ou les surestaries (demurrage).

  • Vous ne payez pas de frais de courtage en douane ni de cautionnement.

  • Vous n’avez aucune responsabilité après le dédouanement : ce sont vos clients européens qui répondent aux audits et vérifications.

Ces conditions représentent un avantage concurrentiel non négligeable pour toute entreprise souhaitant diversifier ses marchés.

Les accords commerciaux comme levier

Les différents accords de libre-échange mentionnés plus haut permettent aux exportateurs canadiens d’être compétitifs en Europe, puisque leurs clients peuvent acheter leurs produits en franchise de droits de douane.

En comparaison, l’avenir de l’ACEUM (Accord Canada–États-Unis–Mexique) demeure incertain. Les obstacles au commerce avec les États-Unis se multiplient et rendent le climat d’affaires instable. Bien que des stratégies existent pour atténuer ou contourner les surtaxes américaines, il est essentiel d’envisager un développement parallèle vers d’autres marchés.

Un investissement à long terme

Réduire sa dépendance aux États-Unis demande une planification stratégique et du temps. En moyenne, il faut de deux à trois ans pour bâtir une clientèle dans un nouveau pays. Cela nécessite un plan solide de diversification des exportations et une bonne maîtrise des lois et règlements en conformité douanière.

Conclusion

L’Europe représente une alternative crédible et attrayante pour les exportateurs canadiens. Accessible, avantageuse sur le plan douanier et riche en opportunités, elle mérite une place centrale dans une stratégie de diversification. Miser sur ce marché, c’est investir dans une croissance durable et réduire les risques liés à la dépendance au marché américain.

Liens vers les ententes tarifaires européennes

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